lundi 25 mai 2009

Extrait

[...]
David bâilla et s’étira derrière le volant. Il vit la fille sortir du magasin, portant deux sacs en plastique gonflés de victuailles. Elle était mignonne, mais ce n’était pas son type. Elle était un peu trop tristounette et trop sage. Et puis, elle avait adopté le style bohême pour ses vêtements. David trouva étrange qu’une étudiante en sciences informatiques s’habille comme une artiste.
Il eut envie de la suivre, puis aperçut les deux hommes en costume qu’il avait déjà vus plus tôt. Elle était surveillée par Europol et ne s’en rendait même pas compte. Elle était également suivie par l’assassin de Nelson et n’en avait aucune idée.
Il aurait bien voulu fouiller sa chambre, mais d’autres types d’espions avaient envahi la place. Le terrain de chasse était déjà occupé. Cela ne signifiait qu’une chose : ni Compustar, ni Europol n’avaient le BASTION.
David sourit en coin. Il était à trois mètres derrière eux. Les fileurs étaient filés sans s’en douter le moins du monde.

Le téléphone vibra dans sa poche. Il pressa la touche, plaqua le minuscule 3G à son oreille et attendit.
- David ?
La voix était agitée. David soupira. « Qu’est-ce qu’il y a encore ? »
- David ? répéta l’autre. Je sais où il est ?
- Quoi ? De qui parlez-vous ?
- De celui qui a le BASTION.
- Hein ?
L’autre claqua la langue, énervé, et reprit d’une voix plus forte.
- Tu devrais diminuer tes doses, tu n’es pas en vacances !
David prit très mal cette allusion à sa dépendance et grinça des dents, interrompant sa respiration durant une fraction de seconde. L’autre fut satisfait de l’effet et continua.
- Il y a une connexion sur le compte camouflé de Leitman. Quelqu’un essaye d’infiltrer une centrale locale. Le mouchard indique les environs de Paris.
- Je vous rappelle que je suis à Bruxelles !
- Mais vas-y, bon sang ! S’il veut poursuivre l’opération, il devra casser le code. Cela lui prendra du temps, je m’en assurerai. Et tant qu’il est connecté, nous l’avons à l’œil.
David passa les mains amoureusement sur le volant de la Porsche Carrera rutilante et flambant neuve.
- Avec mon bolide, je le rejoins en moins de deux heures.
- Oublie l’ivresse de la vitesse ! Pas question de te faire remarquer avec une plaque d’immatriculation suisse. Reste sage, compris ?
- C’est bon, c’est bon !
[...]

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